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Heureusement, l’ouvrage «L’Histoire mondiale d’la France» repond avec intelligence au defi de raconter notre passe dans toute sa complexite. Et une quiz Afin de tester vos connaissances.
Temps de lecture: 10 min
On reste des fois atterre avec la meconnaissance des politiques francais quand ils parlent de l’histoire de France: comment peuvent-ils si souvent se reclamer d’une histoire qu’ils connaissent de maniere si approximative? Jean-Francois Cope qui parle du pont d’Arcole en flammes ou encore de Robespierre tel d’un homme qui «guillotinait d’abord et parlait apres»? Jean-Christophe Cambadelis qui parle de Valls et de Hollande comme l’epee et le bouclier, soit une comparaison utilisee par les defenseurs de Petain Afin de decrire de Gaulle et le vieux marechal? Notre liste tend vers l’infini.
Un sentiment de malaise En plus et puis renforce depuis que, durant la campagne presidentielle, plusieurs ont affirme vouloir remettre le recit ou le roman national au gout du jour dans les ecoles. Car a des en croire, si votre pays desespere, si De surcroi®t outre jeunes vivent dans la precarite, si les aines ne se portent guere mieux, si la colere gronde et si un parti extremiste de droite est arrive au deuxieme tour de la presidentielle, ceci n’est jamais a cause du chomage de masse, de l’echec des politiques economiques enchainees via tous les gouvernements successifs depuis trente ans pour y remedier, des affaires de corruption qui touchent la classe politique ou une deconnexion totale entre les elites et le peuple non! C’est parce qu’on ne parle plus de Clovis et de Voltaire a l’ecole, ce qui convenons-en reste bon nombre plus grave –meme si c’est totalement faux.
Une inevitable vision caricaturale?
Comment expliquer cette vision si caricaturale? Par la maniere dont l’enseignement de l’histoire se fait? Certes, du primaire au lycee, des programmes d’histoire sont charges et il va falloir aller vite –et tout le monde ne fait pas des etudes superieures en histoire. L’enseignement de l’histoire avant l’universite est-il pour autant caricatural? Certainement pas a en lire des programmes. Encore moins a en ecouter un professeur d’histoire-geographie, Herve V., interroge a votre theme:
«Avec des classes de 4 e , pourquoi pas, concernant un sujet aussi complexe que la Revolution, on reste forcement oblige de prendre des raccourcis. Mais ce qui ne signifie pas que l’on caricature. Quant a l’idee de faire passer 1 recit national en classe, ce qui n’a aucun sens. L’histoire est une science. Certes, on peut parsemer le file d’histoires (avec un s), d’anecdotes, qui permettront aux eleves de se raccrocher a quelque chose. Mais sur la globalite, un cours ne saurait etre votre recit, meme s’il convient naturellement de le structurer ainsi que lui donner 1 fil conducteur.»
Renouer d’une autre maniere avec le recit et Notre chronologie, c’est l’audacieux pari d’un livre sorti l’an soir et qui a fera grand bruit, L’Histoire mondiale en France, sous la direction de Patrick Boucheron, professeur au College de France, professionnel de l’histoire medievale. Reprenant le canevas traditionnelle d’la chronologie, il se propose d’offrir et cela s’fait Sans compter que avance en matiere de recherche historique. Le format: 10.000 indices par notice, une date, 1 evenement recontextualise, expose, revise avec une ou un specialiste du sujet car l’epoque ou une seule personne pouvait pretendre ecrire seul une histoire complete en France est totalement revolue –sauf Afin de l’immense Lorant Deutsch, naturellement.
Une histoire a toutes les mains de militants haineux?
Preuve s’il en fallait d’une rupture d’une partie de l’opinion publique avec une telle approche, interracial dating central connexion la page des remarques des clients d’Amazon.fr donne libre cours a une denonciation de ce qui est presente comme la fameuse «bienpensance» d’historiens necessairement «gauchistes» et «biaises», «un manifeste ideologique du politiquement correct», «un recueil de documents ecrit avec des militants d’extreme gauche haineux d’la France» –et dont bon nombre nous conseillent plutot la lecture de Jacques Bainville – l’historien royaliste et maurassien mort en 1936 etant reellement si»rement d’une plus grande objectivite. (Raclements de gorge genes)
S’imaginant vraisemblablement cernes par des cohortes d’historiens marxistes qui imposent leurs vues dans l’integralite des medias, ces internautes ne font que reproduire les vues d’un Jean Sevillia qui tient salon dans les colonnes du Figaro ou les emportements d’Alain Finkielkraut qui possi?de recemment decrit au micro d’Elisabeth Levy votre livre tel «le breviaire une bien-pensance et de la soumission» –mais qui s’est revele moins fringant, pour rester poli, face a Patrick Boucheron, directeur de votre livre, lors d’un debat en septembre 2016 dans la responsabilite des intellectuels au debat politique.
Soyons serieux. L’histoire de France reste complexe, comme toute histoire d’ailleurs, ainsi, pour la comprendre, il faudra naturellement alterner nos lectures sur moyen long et sur le temps lei§ons, extraire des evenements. Oui, mais pas sans les bouger tout a fait de leur contexte et, au contraire, Afin de plus les regarder sous l’ensemble de leurs facettes, voire considerer tel des evenements et cela n’etait pas forcement considere comme tel auparavant. C’est d’ailleurs ce que propose aussi L’Histoire Mondiale de la France. Cela permet aux historiens de rompre, comme l’expose Patrick Boucheron dans le introduction, avec «ce partage des roles qui leur reste encore et puis defavorable: a toutes les publicistes des facilites narratives d’un recit s’eloignant sans scrupule de l’administration d’la preuve, aux historiens les circonvolutions embarrassees pour ramener votre recit aux froides exigences de la technique.»
Un regard exterieur est-il une option?
Il va i?tre souvent complique de regarder sa propre histoire. Ca n’est vraisemblablement jamais un hasard si le premier grand ouvrage sorti sur la France de Vichy fut ecrit par un historien americain, Robert Paxton. Que dire des magnifiques ouvrages publies avec Alister Horne sur la defaite francaise en 1940 ou bien via la bataille de Verdun et qui ont fera date a un sortie. Quant a Beyrouth Franco-Allemande de 1870-1871, pour prendre un dernier modi?le, rien n’a vraisemblablement depasse l’ouvrage de Michael Howard, historien britannique, qui exposait dans l’introduction de son ouvrage (helas pas traduit) que son statut meme de Britannique lui donnerait quelques atouts:
«J’esperais qu’en choisissant une guerre a laquelle mon pays n’avait gui?re pris part, je serais i mi?me d’en produire une description raisonnablement depourvue d’affect.»
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